Un peu d’histoire sur l’évolution du karaté
Qu’est ce que le Karaté ?
Le KARATE est l’art d’utiliser les armes naturelles du corps humain: Kara-Te (main-vide).
Loin de développer la violence, il la canalise et donne à ses pratiquants maîtrise et sang froid.
La karaté est une école de volonté et de discipline.
…un peu d’histoire avec la notion de (self) défense dès son origine…
Comme toutes les méthodes de combat sans arme, tels le judo, le kung-fu ou l’aïkido, le karaté a de lointaines origines chinoises mais il a été mis au point et codifié au japon au XX ème siècle.
Au VI ème siècle, en chine, un moine bouddhiste (Bodhidharma) venu d’inde, met au point une méthode de lutte appelée Shaolin-Zu-Kempo. Cela se situe dans une province du Honan (Shaolin) dans un monastère réserve au boudhisme chinois.
Au XV ème siècle, l’île d’Okinawa était sous influence chinoise. Cette île, située au sud du Japon, subit des vagues successives d’immigrants chinois puis japonaises, important leurs techniques (taï-chi, boxe chinoise). Par peur des révoltes, les armes y furent interdites. Cela entraîna la mise au point de techniques de défense redoutables où les seules armes étaient les différentes parties du corps humain : l’Okinawa-Te (ou To-De).
Trois styles se développèrent dans l’île: le Naha-Te, le Tomari-Te et le Shuri-Te. Mis au point par des hommes qui n’avaient que leur propre corps pour se défendre contre des ennemis armés; ces techniques de défense proposent un éventail de ripostes décisives, destinées à mettre un adversaire immédiatement hors de combat. Les deux Maîtres, Azato Anko (1827-1906) et Itosu Anko (1830-1915), qui ont formé Gichin Funakoshi (1869-1957) à l’Okinawa-Te, viennent du Shuri-Te. Il faut savoir que cette pratique se déroulait en cachette à cette époque.
…puis vint l’essor au XX ème siècle…
Maître Itosu fit enseigner en 1902 ces techniques dans les écoles secondaires et codifia les premiers katas (les 5 Heian). A ce jour, le shotokan se compose de 26 Katas. Gichin Funakoshi fut choisi en tant que pédagogue et fin lettré, (il était instituteur après avoir abandonné des études de médecine) pour organiser une démonstration en 1912 sur l’île d’Okinawa devant la marine japonaise. Une autre fut organisée en 1921 lors de la venue du prince héritier du Japon qui l’invita à montrer sa technique à Tokyo en 1922.
Avec l’aide de Jigoro Kano, le fondateur du judo, Il enseigne ce que devient le Kara-Te (main de Chine). Face à une montée du nationalisme japonais, il remplace en 1933 l’idéogramme du “Te” (main de Chine) par celui de la « main vide » et ajoute le terme de “Do” (la voie): karate-do. En 1936, il ouvre son Dojo à Tokyo suite à une souscription de fonds lancée par ses élèves qu’ils appellent «Shotokan» en rapport avec son pseudonyme quand il écrivait des poèmes dans sa jeunesse; ce qui signifie «vague dans les pins».
Rejoint par d’autres experts d’Okinawa des différents styles, le KARATE est enseigné dans les universités; ce qui favorisa la diffusion et l’éclosion de divers styles.
Le Seishinkai fut créé en 1940 par Kosei Kuniba en s’inspirant du style Shito-ruy (Kenwa Mabuni). Son fils Shogo Kuniba (1935-1992) le développa en intégrant une notion importante: le Goshin Budo (défense issue d’une synthèse entre karate, judo et aïkido). Son représentant en France, Patrick Tamburini, a organisé de nombreux stages avec ce Maître, expert en iaï, en digne descendant d’une famille de Samouraïs.
Cette tendance oriente la pratique du KARATE au SKCP16.
Gichin Funakoshi est considéré comme le «créateur» du KARATE pour son oeuvre (rédaction de livres sur les katas, des dojo-kun et des niju-kun que vous trouvez dans la partie technique du site) et codifie grades et katas. Son fils Yoshitaka, développa la notion de combat selon plusieurs critères techniques et stratégiques afin d’en améliorer son efficacité (création de coups de pied circulaires, positions plus basses…). Le KARATE-JUTSU laisse sa place à un KARATE moderne…
Après le décès de Gichin Funakoshi en 1957, on assista au début des compétitions. Les grands élèves de cette époque sont M. Nakayama, H. Nishiyama. H. Kanazawa. Ce dernier est célèbre pour avoir gagné en 1957 le premier Kumite de l’histoire du Japon avec un bras dans le plâtre!
La compétition a rendu le KARATE populaire. Des experts ont eu pour mission de répandre le karaté dans le monde. Taiji Kase fut l’expert qui importa le KARATE en France avec l’aide d’Henri Plee.
…voie de l’esprit…et…voie du corps…
Le karatéka par son travail au Dojo (lieu où il pratique), doit devenir “zen”.
La fédération emploie un slogan «un esprit sain dans un corps sain».
- Par la maîtrise de soi, nécessaire, puisque les coups ne sont pas portés à fond mais contrôlés. Le contrôle permet de canaliser l’énergie. Le karaté nous enseigne à être en alerte sans être agressif.
- Par la lucidité du mental, non encombré de crainte ou d’énervement, comme c’est le cas lorsqu’un homme non préparé se bat. L’attitude du karatéka, tout au contraire, traduit le calme lorsqu’il fixe son adversaire dans les yeux, et se tient prêt à une efficace riposte. Cette lucidité vous permettra de mieux analyser les risques de telle ou telle situation.
- Par le respect qui se traduit par un salut au début et à la fin de chaque exercice exécuté, seul ou avec un partenaire. De même, il ne rentre pas où ne sort pas du Dojo sans faire un salut en marque de respect au Shomen (symbolise l’esprit laissé par les Maîtres).
- Par la capacité à faire reculer ses propres limites, le Karaté est un art martial qui doit permettre de mieux se connaître et de développer sa confiance en soi en ayant appris des techniques de défense.
Selon Gichin Funakoshi, le Karateka laisse son ego à la porte du dojo et porte un habit particulier (kimono ou karategi) pour associer la dimension mentale (concentration) à l’aspect physique (mobilisation de l’énergie). Vous trouverez ces caractéristiques dans la rubrique suivante sur les valeurs du karaté.
Le Dojo n’est pas une simple salle de sport.
La pratique du karaté grâce à des exercices appropriés, permet de solliciter tout le corps humain en toute sécurité : réflexes, respiration, musculation, souplesse, endurance, résistance, coordination, repères dans l’espace, latéralisation…..
L’art martial n’est réservé à personne et n’exclut personne. Il concerne les jeunes, les moins jeunes et les encore moins jeunes…; les dames et les hommes…Chacun pratique en harmonie selon ses propres possibilités. L’essentiel est de progresser, de faire mieux la prochaine fois.
On peut ajouter un autre bienfait des temps modernes, plus qu’un sport, le Karaté est une thérapie. C’est un excellent exutoire pour transformer le stress de la journée en une énergie positive; se défouler et trouver l’harmonie.
Le karaté lie l’utile à l’agréable dont tout ceci doit nous amener à un sentiment de bien-être.